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[économie/social] Pour la gratuité

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Message  Telimectar Ven 17 Oct 2008 - 21:36

Je pense que la gratuité, le fait d'avoir la possibilité de reçevoir ou de donner sans que cela soit trop lié à une contrepartie est un point tout à fait honnorable. Sur ce sujet j'avais lu un ouvrage "Pour la gratuité" un essai de Jean-Louis Sagot-Duvauroux.

une intro

le livre en entier

c'est un aspect que je voudrais dévellopper, et j'essairais de faire une synthèse et de poster ça ici...


Dernière édition par Telimectar le Jeu 20 Nov 2008 - 17:20, édité 1 fois
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Message  Meneldil Dim 19 Oct 2008 - 0:17

C'est effectivement un thème très intéressant, mais tu dois aussi penser à une chose, c'est que tout le monde ne peut pas produire tout ce dont il a besoin. Il se peut donc qu'il y a ait gratuité, mais il faut en tout cas qu'il y ait échange. Pour cela, on peut remplacer l'argent par le troc, bien sûr ; mais il faut tout de même bien peser les inconvénients que cela comporte.

Bien entendu, il est également possible de réfléchir au système des Schtroumphs (je dis ça sans aucune ironie) où ni le troc ni l'argent n'existe, ou chaque Schtroumph peut prendre aux autres le fruit de leur travail, sachant qu'ils feront de même avec lui, dans un respect universel. Mais je ne suis pas certain que ce soit applicables aux humains.
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Message  Telimectar Dim 19 Oct 2008 - 22:43

Bien entendu, la gratuité ne fait pas tout. cependant il me semble que le principal des choses ou des services devrait être gratuit, en vérité la base, tout ce qui concerne les besoins primordiaux devait être "gratuit". les reste, payant, et le tout, sans que les échanges soient malvenus. ils sont primordiaux. mais il faut l'art t la manière comme on dit.

On peut ensuite se demander qu'est ce qu'est un "besoin primordial" et autres questions, voir si cela est pertinent...malheureusement, je pense que pour les schtroumpf, c'est effectivement chaud...les schtroumpf me semblent...trop schtroumpf No
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Message  Meneldil Sam 1 Nov 2008 - 1:27

Le problème, c'est que pour ma part, je suis effectivement pour la gratuité de beaucoup de choses, mais je ne pense pas que la gratuité puisse être atteinte sans un système étatique comprenant des fonctionnaires. Résumons-nous : nous sommes d'accord, je pense, pour dire qu'en soi, la gratuité n'existe pas : quand on fournit un service, il ne tombe jamais du ciel, il faut donc que des gens travaillent pour ça, que ce soit assainir de l'eau, produire de la nourriture, fabriquer des objets, soigner un être humain, enseigner à des enfants etc. Sauf dans le cas de la production (artisanale ou agricole), ce travail ne "produit" rien directement ; et sauf dans le cas de la production agricole, il ne produit rien qui puisse être mangé (premier besoin des humains).

Voilà les bases sur lesquelles on doit travailler. Partant de là, plusieurs possibles. Soit tout le monde produit des biens agricoles pour lui et sa famille, et ceux qui ont des compétences en plus (enseigner, faire des pots, forger, guérir...) les exercent gratuitement pour les autres. A cela, deux problèmes : 1/ travailler gratuitement, ce n'est pas très motivant ; d'autant qu'il y aura toujours des gens sans aucune compétence annexe qui ne pourront donc rien "rendre" ; 2/ dans un système à technologie réduite, produire des aliments demande une énergie considérable ; par conséquent, si tout le monde doit s'y consacrer, personne n'a le temps ni de développer son talent, ni de l'appliquer sérieusement.

Pour pallier ces inconvénients, il n'y a qu'une seule solution : la spécialisation des individus, qui, seule, leur dégage suffisamment de temps libre pour pratiquer leurs compétences, donc les développer et les rendre utiles. Cette spécialisation peut se faire de deux manière : 1/ sous le registre privé : chacun développe son talent et en fait payer l'application à ceux qui le demandent ; 2/ sous le registre public : c'est l'Etat qui forme et paye (grâce à l'impôt) des spécialistes, qui peuvent donc exercer leur talent gratuitement.

Voilà comment je reviens au point de départ : la gratuité est toujours factice, il faut toujours payer pour un travail accompli, parce que tout service est du temps volé à l'essentiel, la production alimentaire. Sans spécialisation, il ne saurait y avoir de réelle efficacité (à mon avis) ; pour que les services essentiels soient gratuits et que chacun y ait également accès, il faut donc mettre sur place un corps de fonctionnaires spécialisés. Je sais bien que l'idée même te donne des boutons, mais tu devrais y réfléchir sur le mode de ta communauté : chez toi, il pourrait très bien n'y avoir que quelques médecins, quelques profs etc. Le "corps" des fonctionnaires serait donc très réduit. Ce serait à mon avis une bonne solution.
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Message  Telimectar Sam 8 Nov 2008 - 17:43

2/ sous le registre public : c'est l'Etat qui forme et paye (grâce à l'impôt) des spécialistes, qui peuvent donc exercer leur talent gratuitement.

ça c'est un point intéressant..une rémunération par l'Etat (ou plutôt la communauté dans notre cas)...ça fait un peu communiste, mais s'il s'agit des activités où la rentabilité est nulle pour l'individu, pourquoi pas.

c'est toutefois sur un autre plan que la gratuité s'exprime: que chacun aie à disposition ce qui lui est indispensable, comme un droit. évidemment ce droit s'accompagne de devoirs et on peut intégrer un élément dans le système qui donne une motivation, et que l'émulation encourage les un et les autres à bien faire...
L'amour de la patrie déja, c'est pour moi quelquechose de fort...et dans notre projet, une refonte des valeurs sera évidemment à l'oeuvre. il ne faux pas transposer nos manières égoïstes et materialiste: elle n'ont nullement leur place en Artaranya.

1/ travailler gratuitement, ce n'est pas très motivant ; d'autant qu'il y aura toujours des gens sans aucune compétence annexe qui ne pourront donc rien "rendre" ;


On ne "travaille" pas gratuitement puisque le retour est direct: tu obtient ce que tu fais...
Ce qui est gratuit, c'est juste ce qu'on obtient sans contrepartie...

2/ dans un système à technologie réduite, produire des aliments demande une énergie considérable ; par conséquent, si tout le monde doit s'y consacrer, personne n'a le temps ni de développer son talent, ni de l'appliquer sérieusement.

mais non, le ratio est moins sombre l'ami. en fait avec une agriculture jardinée comme je l'entends, il faut simplement un ratio de 35 heures de travail aux champs pour 70 heures de travail autre.
Donc non, tout le monde ne sera pas aux champs lol, et mon avis sur la spécialisation trop pousée est très négatif... l'homme n'est pas un outil, l'homme est polyvalent, et comme je l'ai dit ailleurs, un homme qui se cantonne à une seule activité est pour moi bien pauvre (même s'il est clair comme tu le sous-entends que certains arts réclament plus d'assiduités que d'autres...)
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Message  Meneldil Dim 9 Nov 2008 - 1:50

Telimectar a écrit:c'est toutefois sur un autre plan que la gratuité s'exprime: que chacun aie à disposition ce qui lui est indispensable, comme un droit. évidemment ce droit s'accompagne de devoirs et on peut intégrer un élément dans le système qui donne une motivation, et que l'émulation encourage les un et les autres à bien faire...

C'est vrai, mais il faut préciser encore, je pense. Concrètement, qu'est-ce qui motivera les gens ? C'est ce genre de choses qu'il te faut construire.

Telimectar a écrit:L'amour de la patrie déja, c'est pour moi quelquechose de fort...et dans notre projet, une refonte des valeurs sera évidemment à l'oeuvre. il ne faux pas transposer nos manières égoïstes et materialiste: elle n'ont nullement leur place en Artaranya.

Là encore, j'approuve, mais il faut aussi faire avec ce qu'est l'homme. Disons que là encore, je crains que tu ne pèches par excès de pureté.

Telimectar a écrit:en fait avec une agriculture jardinée comme je l'entends, il faut simplement un ratio de 35 heures de travail aux champs pour 70 heures de travail autre.

C'est-à-dire ? 35 heures de travail "aux champs" libèrent 70 heures ? Je ne comprends pas bien l'idée...
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Message  Telimectar Sam 15 Nov 2008 - 22:53

Qu’est ce qui motivera les gens? Déjà, le simple fait qu’ils soient venu chez nous est la preuve d’une certaine motivation. Et concrètement, je ne pense pas qu’il y ai besoin de motivation pour tout. Il y a des choses qui se font sans contrepartie, et dans une société où l’amour est à l’honneur, je pense que le don, aussi bien donner que recevoir d’ailleurs, est un signe social important.
Après la gratuité, ce n’est pas « des citoyens qui donnent gratuitement à d’autres » non. C’est principalement les curateurs qui donnent ce dont on ne saurait se passer, au nom de la communauté. Que donnent-ils? Le fruit des champs et des ateliers publics. Et qui y travaille, combien de temps et pourquoi? Voilà une question fondamentale à laquelle je n’ai pas trouvé de réponse définitive, mais qui doit être évoquée ailleurs. (vais ouvrir un sujet dans le volet économique : « les champs et manufactures publiques »).

Meneldil a écrit:C'est-à-dire ? 35 heures de travail "aux champs" libèrent 70 heures ? Je ne comprends pas bien l'idée...

L’idée, c’est que l’on ne réfléchisse pas en personne assignée aux champs, mais plutôt en temps consacré à la production de nourriture. Et ainsi, en étant tout à fait pessimiste je peux t’assurer qu’une personne peut produir sans problème la nourriture de 5 personnes. Je retranche deux (pour les enfants, malades, ou autres personnes ne pouvant être considérée comme pleinement active. 40% me semblant un ratio maximum pour représenter cette partie de la population) et il me reste trois, donc si on considère qu’une personne s’occupe des champs, ça laisse les mains libres pour deux. D’ou le rapport 1 pour 2, ou 35 pour 70 pour comparer avec nos 35 heures, vu que pour moi tout le monde doit participer un minimum aux activités agricoles (pourquoi? on y reviendra).
Je te vois toutefois venir, et je rajoute qu’il y aura bien des « techniciens agronomes » car la terre ne fructifie effectivement pas n’importe comment. Cependant je ne veux pas que ces agronomes fassent tout aux jardins, voir qu’eux même puissent faire autre chose si le cœur leur en dit...ça va avec la conception que j'aie du travail : pas une charge mais un plaisir. et donc pas d'assevissement d'hommes à une tâche.
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Message  KingArthur Jeu 20 Nov 2008 - 14:24

Telimectar quand tu dis :
Qu’est ce qui motivera les gens? Déjà, le simple fait qu’ils soient venu chez nous est la preuve d’une certaine motivation. Et concrètement, je ne pense pas qu’il y ai besoin de motivation pour tout. Il y a des choses qui se font sans contrepartie, et dans une société où l’amour est à l’honneur, je pense que le don, aussi bien donner que recevoir d’ailleurs, est un signe social important.

Oui c'est vrai c'est une bonne chose.

Mais en parlant de l'agriculture pourquoi tout le monde doit y participer ?
Chacun a ses vertues non ?
Certaines personnes pouraient faire autre chose à la place. Cool
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Message  Telimectar Jeu 20 Nov 2008 - 17:13

Pourquoi tout le monde devrait participer à l'activité agricole? mais par ce que c'est l'activité qui produit la nourriture, et qu'il me semble que cette activité est necessaire pour diverses raisons. Tout d'abord il s'agit de recréer un lien de l'homme à la terre, de l'éveiller aux rythmes de la nature, et de ne pas tolérer que des individus soient déconnecté de cette réalité là : D'autant plus qu'en se rendant compte personellement que la production agricole est un travail et qu'il est nécessaire, je pense qu'un individu devient plus attentif à ce qu'il fait, de la nourriture en particulier, et peut en jouir d'autant plus.
Or le but est bien là : que les citoyens apprécient à leur juste valeur toute chose, et qu'il n'y ai pas à dire aux citoyens ce qui serait bon et juste mais que d'eux-même ils pensent et fassent.

C'est aussi un des axes de notre projet : rapprocher les citoyens de leur source de nourriture : que le lien soit direct autant que possible, et au moins que tout ce que l'on mange, on puisse voir (et non seulement savoir) d'où cela vient.

Par contre quand tu dis que l'on pourrait faire autre chose à la place, je te répondrais simplement que le temps que chaque personne aurait à y consacrer ne serait ceratinement que d'une quinzaine de jours, répartis dans l'année...ce qui limite assez le temps que tu semble penser perdu...non? Wink

Chacun a ses vertues non ?
Very Happy Qu'est ce que tu entends par là?
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Message  KingArthur Jeu 20 Nov 2008 - 19:13

Oui c'est vrai, ceci est une idée sage. Mais il y a les champs, et on peux également parler de la cueillette des fruits.
La cueillette des fruits est également un grand raprochement avec la nature, car on a peu oublié de nos jours que les fruits sont aussi important que le blé et les légumes.
Il y a aussi taillé les arbres, etc..je m'éloigne un peu mais c'est un raprochement avec la nature.

Quand je dis chacuns ses vertus, je parle de l'habtitude de chacuns.
Chacun son domaine dans les métiers par exemple, certains sont fort en mécanique d'autre moins, où voir même pas du tout.
Certains sont fort dans la menuiserie, d'autres dans le dessin, etc..
Il y a des dizaines d'exemples qu'on pourait citer. Wink
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Message  Telimectar Jeu 20 Nov 2008 - 19:52

Tu sais, je pense que la cueillette et toutes les activités agricoles qui ne sont pas spécialisée conviennent. pour le reste, cela dépend effectivement du spécialiste (la taille des arbres...)

alors certes, chacun possède des points forts, des qualités, de réèles aptitudes dans des activités limités. Evidemment ce doit être leur activité principale. Cependant (je n'arrive pas à retrouver où j'en parlais avec Meneldil) la polyvalence est de mise si l'on veut être réaliste, et je pense réèlement que se confiner à une seule activité est une perte, voir serait ravaler l'homme au statut d'outil.

Meneldil disait que pour acquérir une bonne maitrise dans un domaine il faut de l'assiduité, j'en conviens. Et même si cela est paradoxal, il est toutefois nécessaire que certains arts soient bien maîtrisés (la forge, le tissage...), mais je met simplement en garde : c'est certain, on recherche le rendement, la qualité de l'artisanat...mais aussi le bien être de l'homme, de l'artisan,et on doit pouvoir se réaliser dans un métier, mais il ne faut pas que ce dernier vous asservisse.
et au final, si tu ne sais faire qu'une seule chose, n'es-tu pas comme le marteau qui ne sert qu'a frapper : lourd et obtu?

la polyvalence prend aussi toute sa valeur dans un ensemble humain de taille réduite : il y a trop de choses à savoir faire pour que nous puissions nous contenter de ne savoir faire qu'une chose. Alors autant tirer parti des excellentes capacités de l'homme, et ne pas l'enfermer dans das spécialités.

ps- je renvois pour continuer cette discussion aux Arts et métiers
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Message  Telimectar Ven 12 Déc 2008 - 11:27

Un autre élément que je jugeais très pertinent...et auquel je pense que le système pourrait s'approcher avec avantage...

Tiré de "l'alter-économie"

-L’hypothèse distributiste, La gratuité à tous les étages, Jean-Paul Lambert

Jean-Paul Lambert est responsable de la revue PROSPER (distributisme, écologie, usages, pour la maîtrise de leurs usages par les usagers). Il a publié (l’Harmattan 1998): Le socialisme distributiste. Jacques Duboin, 1878-1976, préface d’Alain Caillé; Écologie et distributisme. La planète des usagers; Le distributisme éthique et politique. La grande relève de la machine par les hommes. On pourra lire dans La Revue du MAUSS (trimestrielle) n° 14,4e trimestre 1991 : « Pensez usages ! Plaidoyer pour l’usologie ».

Distributisme désigne un système économique qui permet de créer et partager les richesses par une autre voie que la redistribution des profits réalisés sur un marché ouvert aux stimulations et ravages de la concurrence.
Son mode opératoire peut être décrit de deux façons, la seconde prolongeant la première.
1) Tout usager reçoit de sa naissance à sa mort un revenu inconditionnel suffisant pour vivre, versé en « monnaie de consommation », non thésaurisable. Il est gagé sur la quantité des richesses et services disponibles, dont le total est chiffré sur une base prenant uniquement en compte les contraintes matérielles, écologiques et sociales. Les travailleurs n’ont plus à craindre la chute des prix et la perte de leur emploi. L’émulation technologique abaisse constamment leur temps de travail. Tout ce qui est produit peut être vendu.
2) Disposant d’un revenu largement suffisant et l’économie étant déconnectée des aléas du profit, les usagers peuvent donc partout s’investir dans les activités de leur choix. Ils renouvellent les produits et services dont ils ont l’usage ou en créent de plus favorables à leur épanouissement personnel et à la paix sociale et écologique. Les peuples ne sont plus laminés sous des productions dont l’éventail est restreint pour parvenir à des gains plus importants. L’abondance étant établie et durable, accumuler ne s’impose plus, ni même l’usage de la monnaie, remplacé par l’informatisation des disponibilités en matières et ressources.
« La prise au tas » n’est pas loin. Le distributisme réalise un socialisme cumulant les avantages de « la libre entreprise » et de l’anarchisme, défini comme « la plus parfaite forme d’ordre auquel les humains peuvent parvenir ».
Les principes du distributisme se sont construits à partir de deux scandales ou illogismes.
Le premier est la mise sous tutelle des États par les banquiers. Elle contredit gravement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle s’opère en tout premier lieu dans les pays anglo-saxons. Les États-Unis ayant voulu reprendre le pouvoir d’émission monétaire, les Anglais débarquent et brûlent le Capitole (en septembre 1814 [1]). Ayant à son tour tenté de desserrer l’étau bancaire, Lincoln est assassiné. Il n’est donc pas étonnant que le premier contre-système, présenté sous la forme d’une fiction [2], soit d’Edward Bellamy, un journaliste de Boston.
Un contre-système proche, le créditisme, fut proposé par un Écossais, D.H.Douglas.
Le refus du pouvoir des banques a fortement marqué le distributisme originel et explique son approche quasi exclusivement monétaire.
Le second scandale est celui de « la misère dans l’abondance ». Il est permanent mais ne frappe les contemporains, d’une stupeur toujours aussi neuve, qu’à l’occasion de chaque retour de « la crise ». Il a focalisé les premiers distributistes sur la question suivante : comment résoudre et planifier les besoins ?
L’instruction et le procès de ces deux illogismes se poursuivent avec insistance dans la plupart des écrits économico-politiques. Mais leur récurrence même, paradoxalement, les rend insignifiants – indécisionnels. La mise en évidence de faits montrant que nos sociétés présentent déjà des séquences distributistes [3] ne peut pas non plus suffire à tourner la page. Un changement aussi considérable que celui que le distributisme laisse prévoir doit, nous semble-t-il, être soutenu par un ensemble d’idées et de principes aussi motivants que ceux qui ont préparé la Révolution française. Dans cet ensemble, figure pour nous en bonne place [4] le concept de gratuité, qui englobe à la fois la gratuité matérielle à laquelle les moyens dont nous disposons nous permettent désormais de prétendre, et la gratuité existentielle des expériences que nous sommes conduits à faire tout au long de notre vie. Au lecteur de juger si l’usage que nous faisons de ce concept est en phase ou non avec l’ensemble défini sous le nom d’anti-utilitarisme.

LA GRATUITÉ-PRIX
Le distributisme naît à une époque où la machine est déjà en pleine ascension, mais où il faut encore creuser des tranchées à la pioche. Les distributistes « historiques » sont donc pris entre une vision réaliste du travail encore nécessaire et l’anticipation de sa diminution progressive. Leur thème de prédilection est l’abondance, une abondance ajustée aux besoins. Ils l’opposent à une surproduction qui oblige à brûler, dénaturer, détruire, sous les yeux de ceux qui en manquent, des produits dont les prix s’effondrent.
Lorsqu’ils parlent de gratuité, celle-ci ne signifie encore rien d’autre, pour eux, que l’inverse du fait d’avoir à payer. C’est la gratuité-prix. Duboin la traite à travers deux arguments.
Le premier ne rompt nullement avec l’économisme « orthodoxe ». « En régime d’abondance, tout tend à la gratuité. Si les orthodoxes s’insurgent contre cette affirmation, c’est qu’ils n’ont jamais pris leur doctrine au sérieux. S’ils vantaient les bienfaits de la concurrence, n’était-ce pas qu’elle devait abaisser continuellement le prix de revient ? Or, à force de baisser, n’eussent-ils pas fini par être si près de zéro qu’il serait devenu impossible de les différencier monétairement ? Ainsi donc, c’est à la gratuité que tendait le libéralisme, si ses contradictions internes n’avaient achevé prématurément sa carrière [5]. » C’est aller un peu vite et commettre une erreur. Dans un cadre redistributif, abaisser constamment les prix ne conduit pas à la gratuité mais à la crise. Duboin l’avait du reste lui-même signalé bien avant de se rallier au modèle bellamien.
Pour que l’abondance des richesses conduise à leur gratuité, il faut bouleverser le système du crédit. C’est la base du second argument, celui-là proprement distributiste. Toutes les richesses et moyens utilisables ayant été chiffrés et totalisés, on crédite dans un rapport équivalent les dépenses nécessaires à la création de nouvelles richesses ou moyens. En économie distributive, toute collectivité publique peut émettre le crédit nécessaire à un service, sans espérer de retour tarifé [6]. Duboin n’est donc pas gêné d’annoncer la gratuité des transports, de l’eau, du gaz, de l’électricité, des PTT, du chauffage urbain, des soins médicaux, des médicaments, théâtres, concerts, cinémas… Pour le reste, il n’envisage pas encore de moduler les achats autrement que par voie monétaire [7].
La gratuité est plus facile à envisager à propos des services que des produits. La question du renouvellement ne s’y pose pas exactement dans les mêmes termes. C’est sur elle que les distributistes historiques ont capoté. Bellamy prévoyait deux armées étanches de travailleuses et travailleurs motivés par des grades. Ses successeurs [8] parlent de « service social ». Mais contrôlé par qui et comment ? Plus le temps passera et plus les souvenirs laissés par le fascisme, le nazisme, les informations filtrées par le Rideau de fer joueront contre eux.
L’inconditionnalité du « revenu social », dans la première version du distributisme, n’avait donc rien de bien engageant, sauf d’avoir toujours du travail et de travailler « pour le bien commun ». Elle est soumise à un certain temps de « service social ». Elle l’est aussi à la nécessité de produire les biens et services qui auront été décidés et planifiés par les autorités en dehors des lieux dévolus au travail. Ces autorités auront beau être élues, la forme technocratique dans laquelle sont prises les décisions se conserve et, s’agissant de régir les usages quotidiens, on voit pointer l’ennui qui naît de l’uniformité.
Duboin n’en a cure et s’enflamme au contraire à la perspective d’un État enfin utilitaire [9] où le Plan sera si bien fait et administré qu’il évitera toute occasion de gâchis.

LA GRATUITÉ-VIE
Le même Duboin prit un jour parti pour l’égalité des revenus [10]. Et déchaîna une telle bronca chez ses affidés qu’il n’en parla plus qu’en prenant la précaution de spécifier que l’économie distributive pouvait se faire sans ça…
Certes, mais un distributisme qui ferait sans mène à quoi ? À rien d’autre, en fait, qu’à ce que laisse prévoir l’achèvement du système actuel. La perspective d’occuper un poste à responsabilités assorti d’un haut revenu continue d’empoisonner l’ensemble du cursus scolaire (sélection, concurrence).
L’inconditionnalité des revenus est pervertie par des tentations introduisant un workfare insidieux. Les mieux payés créent et entretiennent la demande de biens et de services qui marquent leur classe. Les dégâts écologiques, la désespérance des gens d’en bas sont proportionnels à l’augmentation des revenus des cadres, dont il faut fouetter l’inventivité pour rendre chaque jour plus inutiles les masses auxquelles on jette des gadgets et des jeux.
Mais à quoi ressemblerait un distributisme qui ferait avec l’égalité des revenus ? N’hésitons pas à forcer le trait. Le nouveau régime affiche : Tournez-vous les pouces le plus longtemps possible ! En plus gros : Ne vous dévouez jamais ! Quand l’urgence s’en fera sentir, et sans doute avant, ils renouvelleront les produits ou services dont les retombées sociales et environnementales sont (ou semblent encore) positives, seulement si les conditions de production sont supportables pour l’environnement, éducatives et conviviales.
Cet aspect « humain », promis aujourd’hui par toutes les « alteréconomies » mais qu’aucune ne serait capable d’honorer, devient ici non seulement moralement central mais économiquement moteur. On voit mal en effet comment des usagers ayant des revenus assurés et égaux pourraient s’investir d’une manière régulière et a fortiori à titre intermittent dans une activité quelconque si elle ne les gratifie pas personnellement. En revanche, pleinement intéressés à ce qu’ils font et leur pouvoir de proposition étant libéré, ils assureront et amélioreront constamment les productions et services nécessaires. Rien ne les empêche par ailleurs de présenter un projet d’entreprise intégrant les soucis écologiques, éducatifs, sociaux aux contraintes matérielles et techniques de production. Les crédits leur seront accordés à l’essai, comme c’est le cas aujourd’hui par n’importe quelle banque, à ceci près que, si le produit ou le service restent en rade ou s’avèrent néfastes, ils ne risqueront pas de tout perdre et d’entraîner toute une équipe dans un échec. Ils auront fait une expérience dont la collectivité s’enrichira en temps réel.
Les maîtres mots de l’économie – comme de la politique – ont été jusqu’à présent nombre, utile, besoins. Les distributistes historiques en ont conservé la religion. Ils se réjouissent de faire plus fort, mieux que l’économie de marché.
Les conditions ont changé. Les maîtres mots du distributisme d’aujourd’hui sont hypothèse, essai, usages. À l’asymptote de ces trois vocables : la gratuité.
La gratuité-prix est déjà assurée au niveau de certains services. Elle a été jusqu’ici portée par le colosse marchand. Mais le colosse est fatigué. Il ne redistribue plus assez, ni en direction des actionnaires ni en direction des États. D’où l’idée de reverser dans la sphère marchande tous les services. Les effets redistributifs de perfusions de ce genre allant toujours diminuant et la paupérisation augmentant, il faudra tôt ou tard penser distributisme. La gratuité-vie prendra alors le dessus.
L’entreprise distributiste est capable d’intégrer dès le départ plus d’« utilités » – écologiques, techniques, sociales, éducatives… – qu’on ne l’a jamais fait. À ce niveau même, ceux qui s’y investissent peuvent toucher le système de signes – de sécurité, puissance, intelligence, modernité, beauté, autonomie… – qui sous-tend l’emploi qu’ils font des ressources naturelles et de leur existence.
Toutes choses que la concurrence lucrative aujourd’hui impose et dévoie, et que nous sommes déjà capables d’observer comme autant d’usages qui, pour peu qu’on leur trouve une raison extérieure, naturelle, autre que l’usage, introduisent du totalitarisme dans la production (production sociale incluse). Mais ces usages, dans la paix productive instaurée par le fait d’avoir des revenus assurés ou de disposer d’un stock de richesses déjà largement suffisant, nous serons libres de les rejeter ou de les fêter pour ce qu’ils sont : des usages et rien d’autre.
Libres de les « utiliser » – verbe incontournable – comme des « objets de recherche ». La gratuité sera à la recherche humaine ce que la falsifiabilité est à la recherche scientifique [11].

NOTES
[1] Ces faits sont connus sous le nom de Seconde Guerre d’indépendance.
[2] Looking backward, 1888, vendu à un million d’exemplaires en langue anglaise. Trad. : Cent ans après, paru en feuilleton dans l’Encyclopédie britannique en 1892, réédité par Jacques Duboin en 1936.
[3] Par exemple : monnaie émise d’un simple trait de plume (scripturaire), annulation des dettes, qui revient à avoir émis du crédit sans intérêt, revenu d’insertion…
[4] Outre le revenu inconditionnel : la non-division de la vie en trois « âges » qui en découle, puisqu’il peut être assuré « du berceau au tombeau »; la liberté d’entreprise maximale; la paix productive… (voir infra).
[5] Rareté et abondance, 1945, p. 423-24.
[6] Les municipalités qui rendent les transports en commun gratuits le font sur la base des économies que leur utilisation permet de réaliser dans d’autres domaines. Or ces économies, notonsle, ne sont pas seulement d’ordre monétaire. Pour une mauvaise raison, une raison monétaire, elles achèvent d’accoucher un mode de pensée écologique et social dont seul, pensons-nous, le distributisme pourrait assurer la pérennité.
[7] La monnaie « de consommation » ne change rien aux pratiques actuelles d’achat. Duboin en défend l’usage pour des raisons comptables et pour des fantasmes « d’ordre » (comme si « la prise au tas » en régime d’abondance pouvait encore dégénérer en foire d’empoigne).
[8] Rodrigues et Valois, Duboin, Reybaud, Laudrain, Muller, Loriant…
[9] Demain ou le socialisme de l’abondance, 1945.
[10] Égalité économique, 1939.
[11] Cf. Karl Popper, Logique de la découverte scientifique. La recherche ne progresse qu’en falsifiant périodiquement ses hypothèses. Cette falsification doit être garantie (face aux pouvoirs en place, entre autres) si on veut garder la science « ouverte ». On aura compris qu’une telle ouverture est synonyme de maîtrise. Dans le même ordre d’idées, on peut soutenir que la maîtrise de nos usages, poursuivie en ordre dispersé et avec des fortunes diverses depuis qu’il y a des hommes et du politique, se fera gratuite ou ne se fera pas. Tel que nous le concevons, le distributisme semble garantir cette paradoxale maîtrise contre toute confiscation institutionnelle. Mais la discussion n’est pas close…
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Message  Telimectar Mar 1 Déc 2009 - 1:16

Un joli petit exposé (5 min) D'Edgar Morin ("La Methode") sur le don, la gratuité... appel pour les biens communs

C'est cette réflexion que j'aime : que tout ne sois pas quantifié/compatbilisé. Par ce que le don est un beau geste pour moi, et certainement pour tous je pense...
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