Brèves notions d'héraldique

Bon. Alors pour que ça passe moins comme une science rébarbative, je vais mettre ici en bref les principales règles de l'héraldique, et leur explication...
Pour une meilleure compréhension, je mettrais en italique tous les termes spécifiquement héraldiques.

Pour illustrer je mettrais par la suite des planches de Pierre Joubert pour illustrer mon propos, et donner des idées du rendu.

• Tout d'abord, les couleurs que l'on peut voir.
  Elles sont limitées au nombre de sept, et se subdivisent en couleurs et métaux, les sept étant nommés non pas couleurs mais émaux. Le chiffre de sept, outre sa symbolique de totalité, limite la variété des couleurs pour des raisons de reconnaissance : par exemple il n'y a pas d'Orange ou de variations d'une couleur (bleu clair, bleu foncé, bleu turquoise), car cela pourrait créer des complications. En effet, comment savoir si l'orange l'est bien? L'orange peut être très nuancer et tantot ressembler à un jaune très foncé ou à un rouge pas très intense...
  
  les couleurs sont : Rouge (Gueule), Bleu (Azur), Vert (Sinople), Noir (Sable) et Violet (Pourpre).
  Les métaux sont : Blanc (Argent) et Jaune (Or).
  
  Cette division s'explique par une règle : dans des armoiries on met un métal sur une couleur, ou une couleur sur un métal. La raison en est très simple : les blasons ayant pour but de se faire reconnaître, ils doivent être lisibles et pour cela comporter des couleurs contrastées. En effet, de loin, un lion jaune sur fond noir (Brabant) est plus visible qu'un rouge sur fond noir : le contraste est bien plus marqué dans le premier. on considère donc le jaune et le blanc comme des teints clairs, et les autres couleurs comme bien plus foncées.
  
  règle spéciale pour les fourrures. Il s'agit de motifs héraldiques particuliers qui mélangent une couleur et un métal, et qui peuvent donc être employées comme l'un ou l'autre : le vair et l'hermine sont les principaux, mais il existe de nombreuses variantes dans les associations d'émaux.
  Autre exception, des armes à enquerre sont celles qui ne respectent pas la regle "couleurs sur métaux, métaux sur couleurs". Elles sont très exceptionelles et ont une signification très précise : le royaume de Jérusalem par exemple, avec sa croix potencée aux quatres recroisettes d'or sur champ d'argent

• Deuxièmement, la simplicité.
  Des armoiries trop chargées deviennent illisibles et manquent donc à leur rôle. Ainsi il n'est pas recommandé de multiplier les partitions, souvent une forme géométrique sur le champs, pièces honnorables (des formes, comme une croix), meubles(des objets) ou figures (des animaux, des personnages), au dela de trois niveaux : le champ (constituant le fond), une partition, et un meuble constituent l'armature de base la plus complexe que l'on souhaite trouver.
  La majeure partie des armoiries se composent de la sorte. Toutefois il existe des exceptions, comme l'Union Jack du Royaume-Uni, qui rassemble cinq niveaux avec des pièces honorables sans que la lisibilité en souffre

• Et enfin la codification.
  En effet, des armoiries peuvent être inrestituables quand elles ne peuvent pas être visualisées, faut d'une description satisfaisante. Or comment décrire sans recourir à un dessin? Il faut un language codifié qui puisse être interprété de la même manière partout le monde.
  A cet effet, à été élaboré un language héraldique, qui est donc limité et ne reconnait pas n'importe quelle figure. Ainsi, l'héraldique ne saurait décrire que ce qui est descriptible conformément à son exigeance de simplicité, et ne décrit pas dans le détail des objet complexes(par exemple on ne décrira pas un motif géométrique d'azulejos en héraldique, à moins de sortir du champ de la tradition).
  Toutefois certains détails ont leur importance : un lion sans queue sera diffamé, pour décrire la couleur de ses yeux on dira allumé de (...), pour la couleur des griffes il sera dit armé de (...).

• Chaque figure possède en outre des caractéristiques précises : un lion est par définition rampant (dressé sur ses deux pattes arrières, les deux supérieures tournées vers la gauche, de profil), un léopard est le même, mais couché et regardant de face...
  Ainsi si vous voulez un lion qui soit couché comme un léopard, on le dira lion léopardé, la position de la tête (de profil ou de face) déterminant s'il s'agit d'un léopard ou d'un lion...etc.

pour illustrer mes propos et montrer d'un coup d'oeil les principales figures, je met ici des planches scannées de feu Pierre Joubert.
Je met ensuite quelques blasons de familles connues, et deux petites histoires héraldiques, toujours tirés du même livre "l'Héraldique".

________________________________________________________________


________________________________________________________________

voici enfin des écus qui nous viennent d'Outre-Atlantique... Et l'on peut avouer que les Quebecquois, malgrès quelques petites entorses s'en tirent admirablement...

__________________________________________________________________________

enfin j'illustrerais la tradition de briser des armes pour les puînés, l'ainé seul ayant le droit de prétendre aux armes des pères

Ce sont vraiment des blasons magnifiques.

Bon pour finir je vais balancer quelques autres types d'époques, auquels se conforment un peu les avatars du forum...