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[Art] De la composition des peintures

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Message  Telimectar Ven 12 Déc 2008 - 11:39

Bon j'ai pompé ça il y a bien deux ans...alors vais essayer de trouver la source, mais je promet rien Wink

La composition des peintures
1 - Les pigments
Ils font partie des produits de base des peintures. Au contraire des colorants solubles utilisés dans les encres ou les textiles, les pigments sont des particules solides très fines: insolubles, on les met en suspension dans un milieu (d'où le nom peinture dispersion). La diversité de leurs couleurs provient des matières qui rentrent dans leur composition. Il existe une quantité énorme de pigments, certains comestibles, d'autres mortellement toxiques, d'origine naturelle ou issus d'une synthèse très compliquée. Il ne sera question ici que des pigments utilisés dans les peintures naturelles.
On fait une distinction sommaire entre pigments organiques et pigments anorganiques, qui peuvent être d'origine naturelle ou artificielle. Les familles de pigments qui se retrouvent le plus souvent dans les peintures naturelles sont les suivantes:
La craie est composée essentiellement de coquilles de foraminifères qui depuis le Cambrien ont participé à l'élaboration de l'écorce terrestre. Il existe d'importants gisements de craie disséminés un peu partout en Europe. Au plan écologique, son extraction ne pose pas de problème, les usines à craie n'occasionnent pas d'impact important sur le paysage, en règle générale. Les blocs de craie sont cassés, moulus, purifiés, sans qu'une technologie importante soit mise en œuvre. Au plan chimique, la craie est du calcaire (carbonate de calcium), recyclable en tant que tel dans tous les jardins. On l'utilise dans les peintures à l'eau pour certaines qualités de charge, mais aussi comme pigment blanc exclusif à cause de sa couleur blanche prononcée.
Les pigments de terre représentent un groupe important parmi les pigments naturels anorganiques. Comme la craie, on les trouve un peu partout autour de nous depuis des millénaires, ce qui prouve déjà leur résistance aux intempéries et aux UV. Leur extraction ne pose pas de problème, et on peut les utiliser avec la plupart des liants. Leur pouvoir colorant provient en général des divers oxydes métalliques (très souvent des oxydes de fer) qui entrent dans leur composition. Leurs gisements se trouvent un peu partout en Europe. Les pigments de terre ne sont pas toxiques, ils sont aussi bon marché.
Les pigments minéraux désignent, d'une manière courante, des pigments anorganiques de synthèse. Il s'agit en fait d'une combinaison de différents minéraux naturels. Comme pour les pigments de terre, il s'agit souvent d'oxydes métalliques, qui peuvent, par réaction chimique, donner naissance à d'autres pigments. Les pigments ultramarine, par exemple, sont fabriqués à partir de soude et de soufre: en modifiant les procédés de fabrication (durée et température de la cuisson), on obtient des couleurs différentes.
Les pigments organiques naturels sont issus du règne animal ou végétal. Certains présentent à nos yeux des particularités remarquables. Le noir ivoire, par exemple, était à l'origine un pigment noir provenant de la calcination de défenses d'éléphant: c'est bien sûr un produit qu'on ne trouve plus dans le commerce aujourd'hui! On trouve encore le noir de vigne provenant de la calcination du bois de vigne. Le brun de cassel est un pigment qui est encore utilisé: il s'agit d'un charbon de couleur brune, finement moulu, extrait d'exploitation à ciel ouvert. On peut ajouter à cette liste des préparations à base de limaces (pour le pourpre), ou d'urine de vache (pour le jaune indien).
Les pigments issus de la pétrochimie offrent la plus grande diversité de couleurs. Mais certains peuvent présenter des dangers pour la santé; d'autre part, il faut garder présent à l'esprit que leur fabrication génère, de toutes façons, une pollution importante.
2 - Les liants
Les liants relient les particules de pigments entre eux et avec le support. En principe, tout ce qui colle peut être utilisé comme liant. La plupart des techniques picturales doivent leur nom au liant utilisé: on trouve ainsi des peintures à la colle, des lasures à la bière, des peintures à l'huile, etc. Il importe de connaître leurs différentes propriétés comme le pouvoir collant, la compatibilité avec les pigments, la solubilité. On les divise en gros en deux catégories, en fonction du diluant requis: les liants à l'eau (chaux, caséine, colle de peau, œuf, gomme, cire saponifiée, …) et les liants aux solvants (huiles végétales: lin, ricin, carthame, oeillette, etc., cire d'abeille, cire de carnauba, résines, …).
Dans le domaine des peintures naturelles, on utilise surtout les liants suivants:
La bière ne fait l'objet d'aucun commerce en peinture, et cependant c'est un des plus anciens liants utilisés. Non toxique, bon marché, il est transparent et se dilue à l'eau. Mais son domaine d'application est restreint, car il est sensible à l'eau et ses qualités adhésives et liantes sont assez limitées. On ne peut donc l'employer que pour des glacis décoratifs (Le glacis désigne une technique picturale : c'est une couche de couleur plus ou moins transparente sur un fond qui reste visible).
On peut utiliser différents liants
La colle fait aussi partie des liants traditionnels. Autrefois, les colles étaient fabriquées à partir de peau et de déchets d'os; aujourd'hui, on emploie habituellement de la colle pour papier peint (méthylcellulose) à la place. Comme celle-ci est un produit de la chimie du chlore, les fabricants de peintures naturelles préfèrent utiliser l'amidon de pomme de terre. Les peintures à la colle sont réversibles, car elles restent sensibles à l'eau; elles sont donc difficilement recouvrables.
La caséine donne une colle particulière qui résiste en grande partie à l'eau après séchage. La caséine est constituée de protéines du lait, c'est la partie du lait qui sert à faire du fromage. Comme elle n'est pas soluble dans l'eau, il faut utiliser un milieu alcalin (comme la chaux), pour rendre la préparation aqueuse. À partir de la caséine, on peut fabriquer des sous-couches, des glacis, des peintures murales, des colles très solides. Par ailleurs, la caséine possède une qualité remarquable: c'est une émulsion - comme l'œuf, un mélange d'huile et d'eau - ce qui permet d'ajouter de l'huile à la peinture à l'eau, sans entraîner de séparation par la suite. On peut donc obtenir une peinture plus résistante à l'eau.
La chaux est une matière naturelle qui possède d'énormes avantages sans parler de ses qualités au plan écologique. Ce liant intervient bien sûr dans toutes les techniques picturales à base de chaux aérienne, à l'intérieur comme à l'extérieur. Appliqué sur un fond alcalin (mortier de chaux), le badigeon à la chaux fait corps avec celui-ci (processus de carbonatation). Se reporter au schéma sur le cycle de la chaux en annexe, et à la partie concernant la peinture à la chaux.
Les silicates, c'est simplement du sable de quartz fondu. Comme pour les peintures à la chaux, on utilise ici aussi une réaction chimique naturelle. Les peintures aux silicates, au contact du gaz carbonique de l'air, sont soumises à une réaction chimique: les silicates se pétrifient. Sur des fonds contenant du quartz (enduit à base de sable) se crée une véritable liaison avec le support, qui est particulièrement durable. On obtient ainsi des peintures résistantes à l'eau et à la pollution qu'on peut aussi teinter.
Les huiles naturelles, à condition qu'elles puissent sécher, peuvent toutes servir de liant pour les peintures. On utilisait autrefois les huiles végétales disponibles localement, spécialement l'huile de lin. La plupart des huiles font preuve d'une capacité de liaison très forte, ce qui permet d'obtenir des peintures à fort pouvoir couvrant. Par contre, elles peuvent jaunir avec le temps et il faut respecter certaines conditions d'utilisation (voir le chapitre sur la mise en œuvre). Les huiles cuites (de lin, de ricin, etc.) sont des huiles auxquelles la cuisson confère des propriétés remarquables de séchage et de glissant, elles sont aussi plus résistantes aux intempéries.
Les huiles dures sont des huiles naturelles qui ont subi un traitement. Le temps de séchage des huiles naturelles est souvent assez long; pour le raccourcir, on leur ajoute des catalyseurs. Ce sont des siccatifs à base de sels métalliques, dont la fonction est d'accélérer l'oxydation.
3 - Les solvants
Les solvants sont des substances qui ont le pouvoir de dissoudre des matières. Ils servent en premier lieu à rendre possible l'action d'étendre des matières sur une surface. En outre, ils jouent un rôle non négligeable au cours du séchage (capacité d'évaporation). Les pigments étant des poudres, les liants des matières solides ou souples (comme l'amidon ou les résines), on a donc besoin d'une matière qui permette une fluidification. Très souvent l'eau suffit à cela, mais parfois le liant exige une substance plus agressive. La gomme laque, par exemple, n'est pas du tout hydrosoluble, on a besoin d'alcool. Par ailleurs, les résines ne peuvent se dissoudre qu'avec de l'essence de térébenthine ou de l'essence minérale (produit de la distillation du pétrole).
Dans tous les cas où l'eau est un diluant suffisant, il faut l'employer. Le solvant à l'alcool représente un cas particulier qui n'a pas d'impact notable au plan écologique. Par contre, nous devons examiner de près l'autre famille de solvants.
L'essence de térébenthine, dont il s'agit ici, n'est en aucun cas d'origine minérale: il existe en effet un succédané à base d'essence minérale. La véritable essence de térébenthine est un hydrocarboné naturel classique. Il s'agit d'un liquide obtenu par distillation de la résine de différents pins, les parties solides de cette opération donne la colophane, utilisée aussi dans les peintures naturelles. Ce produit provient d'arbres vivants: on recueille, par incision de certaines variétés d'arbres, des résines semi-liquides qui seront ensuite distillées. Les essences les plus connues sont la térébenthine de Bordeaux (ou Arcanson qui vient d'Arcachon), celle de Venise ou de Briançon (à base de mélèze ou de pin Laricio), la térébenthine de Chypre ou de Chios extraite du pistachier térébinthe. On voit donc que l'essence de térébenthine existe sous différentes formes: pratiquement, chaque arbre produit une résine particulière. C'est l'usage d'établir une distinction entre les terpènes en fonction de leur origine. Les plus connus sont les terpènes de pin et de mélèze. Il ne faut pas oublier à ce propos d'inclure dans cette grande famille l'essence d'écorce d'agrumes.
Le point noir de l'essence de térébenthine, c'est un de ses terpènes, le delta-3-carène - à l'origine de l'eczéma de contact des peintres - présent dans les variétés de pin d'Europe du Nord. Par contre, l'essence de térébenthine issue des pins du Sud de l'Europe (pin du Portugal), est exempte de cette substance: c'est celle-ci que les fabricants de peinture naturelle utilisent en général. En outre, il vaudrait mieux utiliser une essence doublement rectifiée: la rectification permet de purifier un liquide, elle neutralise les terpènes aromatiques qui peuvent aussi présenter des inconvénients.
Malgré tout le plaisir qu'on trouve à travailler avec des matières naturelles, il ne faut pas oublier que les terpènes, même naturels, sont des solvants qui peuvent se révéler nocifs, en grande quantité.
Pour finir avec cette famille, un mot au sujet des isoaliphates. C'est un solvant très purifié issu de la pétrochimie. En théorie, ils seraient moins nocifs que l'essence de térébenthine deux fois rectifiée. D'un autre côté, il s'agit d'un produit issu de l'industrie du pétrole, à propos duquel on ne dispose pas d'une grande expérience. L'essence de térébenthine est, elle, utilisée depuis des siècles, un pin adulte donne environ 4 litres d'essence par an sans en souffrir, c'est donc une matière renouvelable.
4 - Charges et adjuvants
En simplifiant, on peut dire que les charges apportent de la matière à la couleur. C'est souvent souhaitable, par exemple quand les pigments seuls reviennent trop cher. Elles doivent aussi apporter aux peintures d'autres qualités (viscosité, épaisseur, effet stabilisateur, etc.). Voici quelques exemples qui peuvent éclairer leur fonction.
L'acide silicique, c'est un adjuvant très léger qu'on emploie dans les peintures à l'eau, il provient des diatomées, squelettes d'algues à coque siliceuse ayant vécu il y a des millions d'années. Il donne du volume et sa faible densité permet de réduire la décantation. C'est une matière naturelle, exempt de toxicité, neutre.
Le kaolin (terre à porcelaine) a une fonction toute différente. C'est un liant partiel pour l'eau qui rend la peinture plus crémeuse. On peut citer aussi une argile, la bentonite, qui épaissit les liquides, mais qu'on ne peut utiliser en grande quantité dans les peintures murales blanches (degré de blanc trop faible). On utilise aussi quelquefois de la farine de bois de hêtre, ce qui n'est pas sans poser des problèmes, en tout cas pour la peinture en poudre (dégagement de poussière).
La poudre de quartz est un adjuvant apprécié surtout pour les peintures aux silicates, car elle permet d'accélérer le processus de pétrification (voir le chapitre concernant la mise en œuvre). Elle se caractérise par sa grande dureté, mais son poids est important.
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